Michel abandonne son bâton de marche

Je l'aimais ce bâton de marche ! Je l'avais acheté pour remplacer celui que j'avais récupéré de mon beau-père, perdu en son temps dans une exploration en Dauphiné. Ce bâton avait fait les Huguenots... Certes je l'oubliais régulièrement mais toujours le récuperai, d'une façon ou d'une autre.

Sur ce sentier des douaniers, le plus souvent plat, il devenait encombrant et sa pointe acier était parfois aggressive lorsqu'il heurtait bruyament la roche.

Alors, quand je l'ai oublié en montant dans la voiture de Laetitia, une amie de Marie notre fille, trop content de la voir venir à notre rencontre, et m'en aperçevant trop tard, je n'ai plus eu envie de faire des pieds et des mains pour le retrouver...

Mes derniers regrets se sont envolés quand j'ai vu que sur la côte de granit rose, il n'était pas le bienvenu.

Épreuve de détachement salutaire.