Notre sorcière et ses korrigans

Lorsqu'elle nous ouvre la porte, on est subjugué par ses yeux magnifiques, bleus comme l'azur et profonds comme l'océan. Et très vite, un petit rien, nous laisse pressentir qu'elle pouvait être un peu "sorcière" à ses heures.

Elle se faisait appeler Zegal.

Une belle et grande femme assurément !

Au cours de la conversation, on apprend qu'elle venait de virer le dernier homme qui partageait son lit. Nous n'en demanderons pas plus mais, clairement, cette femme éprise de liberté ne s'encombre pas de convenances inutiles. 

Il souffle chez elle l'air du grand large.

Vous l'aurez compris, elle nous a séduite avec peut-être, un léger soupçon de crainte, du côté de Michel.

Elle nous a accueilli dans sa maison des bois, pleine de korrigans, ces petits lutins espiègles du folklore breton.

Folklore ou ... ?

Ses amis korrigans s'amusent et jouent des tours pendables à tous les hôtes qui leur manquent de respect ou qui les dérangent. Ils proposent des défis qui, s'ils sont réussis, donnent le droit à un voeu mais qui peuvent, en cas d'échec, se transformer en pièges.

Quant à ceux qui les traitent comme il convient, ils leur témoignent leur bienveillance et leur rendent beaucoup de services. 

On prétend que durant la nuit, ils sévissent à proximité des dolmens, prêts à jouer des tours aux imprudents qui s'égarent! 

En quittant ce matin la maison de notre belle Zegal, je lui glisse discrètement : " Ne seriez-vous pas un peu sorcière ? " et d'un grand éclat de rire, elle me répond "C'est ce que certains disent de moi !"